Gestes d’Armorique – Les trois souveraines -Tome III

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Gestes d’Armorique. Les trois souveraines.

Tome III

Roman historique médiéval. 320 pages

Le tome III de Gestes d’Armorique et la suite des aventures d’Armel et Tristan

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Description

La suite de la geste d’Armel et Tristan, ar govoù, forgerons en leur état de naissance.

Elle les conduit de Bretagne à Paris, de Saint-Calixte-de-Cysoing à Vienne, et de Vienne à Paris, de Paris à Nantes, et autres lieux. Moult rencontres jalonnent leurs routes, à commencer par des souveraines d’exception, Aliénor d’Aquitaine, Constance de Bretagne et Ingeburge de Danemark, la deuxième épouse de Philippe II.

Tout n’est pas repos en ces temps anciens où s’affrontent les intérêts des souverains, Philippe en Francie occidentalis, Jean sans Terre, nouveau roi d’Angleterre après la mort de son frère Richard, Philippe de Souabe et Othon de Brunswick en Germanie. Enfin, le pape Innocent III, toujours en quête de pouvoir absolu sur les royaumes et l’empire, est toujours à la quête d’une nouvelle croisade, on disait à l’époque voiage.

Gestes d’Armorique, ouvre un regard nouveau et éclaire cette période du XIIe et du XIIIe siècle naissant, d’où va émerger une classe sociale nouvelle, notamment en Francie, où le roi Philippe II permettra aux clercs et au peuple des petites gens d’accéder aux plus hautes responsabilités de l’État.

Gestes d’Armorique a été honorée d’une préface de Joël Cornette, Grand prix d’Histoire de l’Académie française.

Des rois, des chevaliers et un forgeron…

« Il était une fois… ».

Bien des histoires commencent ainsi et elles nous ouvrent les portes d’un imaginaire pour nous faire découvrir le territoire et les habitants d’un autre monde. Ce livre nous transporte précisément dans cet « autre monde », pour nous faire vivre les extraordinaires et picaresques aventures d’Armel, un jeune apprenti forgeron, qui poussa ses premiers cris dans la chaleur d’un jour d’été, en août 1165, à Dinan.

La même année naissait le fils du roi Louis VII, le futur Philippe Auguste, qui succédera à son père en 1180, à l’âge de quinze ans ; il sera, en 1214, le vainqueur de Bouvines, l’une des batailles décisives de l’histoire de France…

Avec Armel ar gov, Armel le forgeron, au rythme de sa plume qui court le parchemin –  Archipenko le fait écrire le récit de sa vie au crépuscule de son existence, en 1235 – , nous voici au cœur d’un Moyen Âge méconnu, dans l’Armorique des ducs et des chevaliers, l’univers féodal des puissants, ces hommes de guerre et de batailles qui vivent et vibrent au rythme des combats virils et singuliers, à coup de haches, de lances et d’épées. Cette Armorique des XIIe et XIIIe siècles est aussi l’Armorique des misérables, celle de tous ces hommes et de toutes ces femmes de la terre et des ateliers, ces silencieux de l’histoire qui n’ont pas laissé de trace écrite, confrontés, jour après jour, à la précarité de la vie et aux malheurs du temps. Armel est l’un d’eux, lui qui a eu la douleur de perdre son père et sa mère dans une épidémie mortifère – « avaler mauvais seigle avait été la source de nos malheurs. »

En ce temps-là, la Bretagne qui voit naître notre héros n’était nullement maîtresse de son destin, mais l’objet de l’agressive convoitise de ses deux redoutables voisins, la Francia occidentalis, comme on disait alors, car elle n’était pas encore tout à fait la France, et l’Angleterre, la puissante voisine d’Outre Manche, cette grande île que les premiers Bretons quittèrent, souvent contraints et forcés, pour habiter la (petite) Bretagne six ou sept siècles auparavant.

C’est dans ce contexte d’une tutelle étrangère, alors que « les Anglais pesaient de force sur la Bretagne », que débutent les multiples tribulations du petit forgeron de Dinan, notre Armel qui, très vite, se sent capable de maîtriser la science du feu pour faire naître dans son atelier des armes magnifiques, des épées d’acier à l’impeccable tranchant, dignes de la flamboyante Excalibur, l’arme magique du roi Arthur entouré de ses fiers chevaliers de la Table ronde : « je prenais assurance en mon art et il n’était plus de jours sans que commandes n’arrivent dans mes forges… »

Sans déflorer les multiples ressorts des aventures de notre jeune forgeron – sachez qu’il n’apprécie guère les « Godons » occupants (c’est ainsi que les Armoricains résistants qualifient les Anglais) –, disons simplement que vous allez, avec lui, vivre des duels acharnés et une amitié virile avec Tristan, un jeune compagnon aux multiples ardeurs, qui lui apprend notamment le « plaisir de l’épée » et l’art du combat singulier. Vous allez surtout l’accompagner dans un long et impressionnant périple, en compagnie de Richard Cœur de Lion, un des fils d’Henri II Plantagenêt et d’Aliénor d’Aquitaine, mais aussi d’un intrigant guerrier au masque de cuir…

Ce voyage multiplement initiatique vous conduira, au fil de la plume de notre forgeron écrivain, jusqu’en Terre sainte, au cœur de la Troisième croisade prêchée par le pape pour la délivrance des lieux saints : Armel, adoubé chevalier par Richard, découvrira le krak, l’imprenable forteresse des Templiers (elle ne tombera qu’en 1271), commandée par Garnier de Naplouse, « guerrier farouche, propre à ouvrir entrailles et à écraser le premier Sarrazin à portée de sa lance » ; il rencontrera Saladin, le fier et généreux chef des infidèles, qui lui offrira une dague sertie de saphir. Il partagera aussi les délices des plaisirs interdits par l’Église avec Aïcha, « pucelette sarrazine aux longs cheveux de jais », au point de devenir un temps « esclave d’une Ève du désert »…

N’allons pas plus loin, ou plutôt si : en compagnie de notre forgeron qui n’a décidément peur de rien – « mes rêves étaient tout de violence et de sang » –, vous êtes invités, dans ce tome inaugural d’une vaste fresque en sept volumes, qui s’achève ici, provisoirement, en l’an 1194, à sillonner les routes terrestres et maritimes de la Bretagne, du Proche-Orient, du Saint-Empire. Vous irez même jusque dans les geôles dans lesquelles Henri VI, dit le Cruel, enferma Richard Cœur de Lion au retour de la croisade…

*

C’est là la vertu et le pouvoir, extraordinaires, du roman historique : alors que les sources de ces XIIe et XIIIe siècles sont rares et partielles, bien incapables de nous faire connaître la vie du plus grand nombre, cette foule des anonymes, travailleurs de terre, virtuoses du feu des forges, artisans rivés à leurs métiers, travailleurs de terre attachés à la glèbe, la magie de l’écriture permet à Archipenko d’imaginer un univers possible, plausible, par la recréation de tout un monde qui fait cohabiter personnages de fiction et acteurs de la « grande » histoire.

Pour réussir cette savante alchimie, notre romancier, tout comme son héros, a forgé, mot après mot, une écriture originale et neuve, capable de nous immerger dans ce Moyen Âge effervescent qui voit la langue française naître, s’affirmer, avant de s’imposer comme une langue « nationale ».

Aussi, ne soyez pas intimidés par cet archaïsme recréé : au fil des pages, vous vous habituerez à ces formules et à ces mots étranges – godon, gov, godinette…– à cette poésie d’un langage vivant et en devenir qui nous transporte, dans tous les sens du terme, aux frontières de la réalité et de l’imagination, dans ce monde réinventé des rois et des chevaliers, en compagnie d’un jeune homme qui voulut « apprendre à être un bon forgeron en armes aussi. »