Les cent jours de Nicolas FouquetS
Avant-propos
Dimanche 6 mai 2007
Nicolas Fouquet’s est élu sixième président de la République française. Il est vingt heures, et les télévisions affichent le portrait pixellisé du candidat parvenu à l’Élysée, que les Français viennent d’élire très confortablement.
Le 21 avril 2007, lors du premier tour, j’ai mis un bulletin blanc. Le candidat républicain qui avait ma préférence, Nicolas DUPONT-AIGNAN, député-maire de Yerres, dans l’Essonne, n’a pas pu concourir à cette élection. Après mure réflexion, je pense qu’il ne l’a pas voulu afin de préserver sa circonscription. Compte-tenu des circonstances institutionnelles, où tout procède du monarque, y compris un maintien de son poste de député, je ne saurais lui donner tort. Seuls, le suffrage universel et la postérité sont autorisés à juger ses actes.
Au second tour, j’ai voté pour Ségolène ROYAL ; par défaut non par adhésion. Par rejet de ce que je pense être dangereux pour le pacte républicain en France. Je suis persuadé au demeurant, que la candidate du Parti socialiste n’aurait guère fait mieux que la Droite dans le domaine économique et social.
Le système “UMPSMODEMVERTS”, c’est à dire le mariage consanguin de trente ans de politique des mous du genou de la pensée politique, des pareils aux mêmes, est l’actuel socle du partage du pouvoir interchangeable entre les coteries et les clans politiques. Il va sans dire que cette européiste convaincue, qu’est Ségolène ROYAL, aurait pu prendre Jean Pierre JOUYET et Bernard KOUCHNER dans son gouvernement ; sans sourciller !
Le résultat est sorti des urnes le 6 mai 2007.
Nous allons parcourir tout au long de ces pages, les cent premiers jours de celui qui prendra vite, sous ma plume, et ma voix, le nom de président de l’arépublique, avec la lettre “p” minuscule et un a- privatif à république, de ma propre autorité et par un néologisme, que les habits verts de l’Académie française me pardonneront, s’ils veulent bien. Il ne s’agit pas des cents jours de BONAPARTE, alias Napoléon numéro un, ni de BONAPARTE-BADINGUET, le numéro trois, l’aiglon n’ayant pas eu le temps de déployer son duvet de plumes, ni de quitter son aire de Schönbrunn en glapissant.
Nous allons dresser méthodiquement, et tout simplement, ce que feu le Président de la République François MITTERRAND qualifiait d’État de grâce; cette période où le candidat devenu l’élu du peuple, doit pénétrer le corps du roi, peut surfer sur une vague de popularité, marcher sur l’eau, sans crainte de se voir accuser de ne pas savoir nager, tourner comme un derviche, s’expérimenter à la transsubstantiation ; tel l’homme aux semelles de vent, être un néphélobate. Certains prétendront même à leur descendance qu’ils l’ont vu voler, une nuit du mois d’août, lors de la nuit des étoiles, par monts et par vaux, dans notre doux pays de France !
L’état de grâce n’est pas seulement cette période décrite. Il est l’action inchoative politique du clan qui s’empare du pouvoir. Il correspond au marquage de l’avenir pour toute la période où préside le chef de l’État, et où s’exerce le gouvernement de la France. Ainsi en 1981, il fût facile de comprendre que la présidence MITTERRAND ne serait pas marqué par un profond ancrage à gauche malgré la présence de ministres communistes, et de Jean-Pierre CHEVENEMENT, au gouvernement.
Le fait de proposer, comme première loi emblème de la nouvelle législature 1981, la mise en musique des régions politiques puis, plus tard, les nationalisations, avec des indemnisations pharaoniques pour des propriétaires, la nomination dans les ministères, à quelques exceptions près, de la haute-bourgeoisie, montrait le chemin que prendrait tout le long de son premier septennat, l’ancien Président de la République.
Peu importe, ou presque, ce qui se passera à partir du cent unième jour : tout est écrit durant cette période ; l’après n’est qu’une déclinaison des actes établis pendant ce moment où tout est permis. Car le peuple l’a permis. Même une possible guerre dans des territoires extérieurs, au Kosovo ou en Géorgie voire plus loin, plus dangereuse pour permettre une réélection le moment venu, en 2012, et nous l’allons prouver dans cet ouvrage.
C’est ce délai qui servira à mettre en musique l’ipséité Fouquetsienne, la doxa Nicoalesque sans démarche herméneutique de la part de l’auteur de ces lignes.
Que le lecteur et la lectrice ne s’attendent pas ici à une coupe en règle contre Nicolas FOUQUET’S, à l’instar de la tempête de 1999 qui ravagea notre pays de part en part, allant même jusqu’à détruire le jardin du petit Trianon cher à une certaine Marie-Antoinette épouse CAPET et accessoirement, la Thébaïde de l’auteur de ces lignes.
Mon parti est pris, je n’en disconviens pas ; le président de l’Arépublique, Nicolas FOUQUET’S, est le président reconnu ontologiquement par la vox populi. Tant que les actes ne seront pas posés, il n’entrera pas dans mon intention de décrire, de parler, d’évoquer un Sarkofacho ou tout autre qualificatif éructé par les tenants de la Gauche bien pensante, de l’extrême gauche bêlante voire du centre bayrouisant.
Diantre !
Le sens des mots, corollaire du sens du sens, doit retrouver sa valeur. A l’inverse le “politiquement correct” me révulse tout autant. Il est utilisé par les gens en vue de la cour, des messieurs et des dames, égalité des sexes oblige, que l’on nomme, qui s’autoproclament grands de ce monde et par-dessus tout, par les folliculaires stipendiés de la presse quotidienne, et des hebdomadaires, concentrés dans les mains des amis de l’Élu, devenus collectivement, Journal officiel du pouvoir en place.
– BEAUMARCHAIS réveille toi s’il te plait !
Nicolas FOUQUET’S. Tel est le nom que j’ai choisi dans cette entreprise, pour le candidat parvenu à l’Élysée, en ce soir du 6 mai 2007.
Le fait d’aller dîner, dès vingt heures trente, au restaurant le Fouquet’s, alors que des milliers de ses thuriféraires l’attendent déjà impatiemment place de la Concorde, pour le célébrer, que ne l’eût-il adoré puisque Rome l’honorait!
Nicolas FOUQUET’S donc, préféra la compagnie de ses amis les gens importants, importants pour lui bien entendu, en se gobergeant dans un restaurant, au demeurant porteur de “ringarditude”.
Ô Temps ! Ô Mœurs! selon mon opinion
Votre empire évolue de bien triste façon.
J’entends que le règne des bonnes manières est depuis longtemps achevé,
Mauvaises manières ou pas de manières du tout,
voilà ce qui reste à l’homme.
Cette approche nominative, ironique, sardonique par moment, fait un parallèle, quant au néologisme construit autour du nom choisi, Nicolas FOUQUET’S, avec le vicomte de Veaux. Chacun pourra se reporter à la fin de l’ouvrage, et consulter la très courte biographie du surintendant des finances de LOUIS XIV.
Certains faits des épisodes de la vie du vicomte, avec ceux du Nicolas FOUQUET’S qui nous concerne, sont communs. Exerçant la profession d’avocat tous les deux, surintendant de Louis XIV pour l’un, ministre des finances de Jacques CHIRAC pour le second, possédant une large clientèle parmi les manieurs d’argent du royaume pour le vicomte de Vaux, ou de la république chez le prince de Neuilly-sur-Seine, ces charmeurs pouvaient (peuvent) subjuguer leur entourage, s’adapter aux circonstances, à l’adversité (merci Jacques CHIRAC) maîtriser les événements pour en tirer profit.
Ici s’arrête la comparaison.
LOUIS XIV circonvint FOUQUET qui puisait allègrement dans les caisses de l’État.
Nicolas FOUQUET’S quant à lui se contente méthodiquement de liquider l’héritage gaulliste de la Ve République, de saper les fondements des Lumières et de la Révolution française. Il y a un abysse entre le général De GAULLE disant aux patrons, au lendemain de la guerre :
– Messieurs on ne vous a pas beaucoup vus à Londres ces dernières années!,
et un Nicolas FOUQUET’S qui passe de yacht de luxe en demeure de luxe, sponsorisé par une marque de luxe appartenant à un patron de luxe, qu’il porte avec aisance. Non ! Avec clinquance Des lunettes de soleil à la montre chic et des mocassins à pompons, cela ne respire pas l’habit de chef de l’État. Et l’on verra plus loin que l’impétrant ne possède pas intellectuellement la clef qui lui permettrait de pénétrer le corps du roi!